INTRODUCION

L’interaction des domaines médicaux avec les autres domaines scientifiques, tels que la physique et la chimie, a régulièrement permis à la médecine de faire de sérieuses avancées dans le traitement des maladies. Le laser a profité de ces avancées et a désormais une place de choix dans l’arsenal thérapeutique de l’ensemble des professions médicales et notamment dentaires.

Le mot “laser” est l’acronyme de «Light Amplification by Stimulated Emission of Radiation», c’est à-dire «Lumière amplifiée par émission stimulée de radiation». (1)

Cette nouvelle technologie, correctement utilisée, semble être un outil thérapeutique beaucoup plus confortable pour les patients et moins douloureux. Bien que décrite il y a encore quelques années, elle est en train de s’imposer progressivement comme un des nouveaux standards de la dentisterie moderne. En effet, comme nous le verrons, les preuves scientifiques sont nombreuses et les protocoles, rigoureux et sûrs, bien détaillés.

En outre, cette technologie et les nouveaux concepts qui en découlent, répondent parfaitement aux impératifs biologiques actuels (dentisterie à minima, préservation tissulaire maximale …). Elle s’inscrit parfaitement dans le concept de « gradient thérapeutique » décrit par Gil Tirlet et Jean-Pierre Attal, à savoir une dentisterie permettant la plus grande conservation tissulaire possible.

L’objectif de ce travail est de donner aux lecteurs plus de détails sur cette découverte importante qui a transformé le quotidien professionnel vers une médecine dentaire préventive et conservatrice, ainsi que de guider le praticien dans ses premiers pas dans cette technique.

Nous expliquerons tout d’abord les bases physiques des lasers ainsi que leur principe de fonctionnement, puis nous établirons les principaux types de laser utilisés dans notre domaine et leurs différentes interactions et effets sur les tissus cibles.

Par la suite, on entrera dans le sujet principal de notre thèse qui est les indications des lasers dans notre pratique, développées et appliquées selon les différentes spécialités de l’odontologie, ainsi que les limites que nous pose cette invention.

Enfin, nous détaillerons les risques encourus lors de son utilisation, et les procédures de sécurité appropriées au sein du cabinet dentaire.

1.Historique :

• En 1900, Max Planck affirme que des échanges d’énergie existent entre la lumière et la matière. (2)
• En 1917, Einstein affirme dans son article «On the quantum theory of radiation », que la lumière est constituée de «quantas» d’énergie (appelés plus tard «photons » en 1923). Il introduit également les notions d’émission stimulée et d’amplification de la lumière.(3)
• En 1950, Alfred Kastler (Prix Nobel en 1967) fait une découverte décisive : le pompage optique (ou l’inversion de population), c’est-à-dire avoir plus d’atomes excités dans un milieu que d’atomes non excités, ce qui rend possible la conception du (4)
• En 1960, Theodore Maiman a été le premier scientifique qui démontra la fonction laser et qui développa un dispositif laser fonctionnel appelé « Laser à rubis », fabriqué en oxyde d’aluminium émettant un faisceau de couleur rouge foncé. (5)
• En 1962, Nick Holonyak Jr. Invente le laser (6)

En médecine dentaire :

• Après l’invention du laser à rubis, les chercheurs en odontologie ont commencé à étudier les différents potentiels des lasers. Goldman faisait des rapports sur les aspects biomédicaux du laser depuis 1963 et avait publié, en 1967, des conclusions sur l’effet du laser sur les dents et les lésions carieuses dans le cadre de ses premières (5,7)
• Le premier laser qui a réellement agit sur les deux tissus mous et durs à la fois a été le laserà CO2, inventé par Kumar Patel en 1964. (5)
• Le laser Nd: YAG a également été développé en 1964 par E.Geusic, un an après l’invention du laser à (5)
• En 1965, Stern et Sognnaes ont signalé qu’un laser à rubis pourrait vaporiser de l’émail et aurait des effets thermiques sur la pulpe
• En 1971, la première utilisation de lasers en endodontie a été rapporté par Weichman et Johnson, qui ont utilisé un laser CO2 à infrarouge de haute puissance pour sceller le foramen apical in vitro. (5)
• Le 3 mai 1990, le premier laser conçu spécialement pour la profession dentaire est devenu disponible pour le traitement des tissus mous buccaux ; c’est le laser dLase 300

Nd:YAG, développé par Myers et Myers aux États-Unis et autorisé par la Food and Drug Administration américaine (FDA). (7,8)

• Depuis lors, de nombreuses longueurs d’onde différentes ont été introduites, conçu pour les besoins spécifiques du praticien dentaire, apportant ainsi de nouvelles indications et élargissant le champ d’application en odontostomatologie ; on cite le laser Er : YAG (1990) et laser diode (1994). (7)