تفصيل

  • الصفحات : 304 صفحة،
  • سنة الطباعة : 2023،
  • الغلاف : غلاف مقوى ،
  • الطباعة : الأولى،
  • لون الطباعة :أسود،
  • ردمك : 978-9931-08-547-8.

Présentation

Ce qui caractérise le mieux la pratique de la sociologie, c’est sans doute le regard réflexif que porte le sociologue sur son métier, sa démarche analytique, son rapport au terrain, son interprétation des résultats de l’enquête et son engagement dans la réalité sociale. Ces dernières constituent les points de départ d’un sociologue. Celui qui ne se contenterait pas de décrire les enquêtes qu’il réalise, et ne saurait non plus se limiter à sa fonction académique, mais qui prend en priorité le souci de satisfaire la demande sociale.

Il existe à l’heure actuelle, peu de recherches sur l’utilité sociale de la recherche en sociologie et/ou la pratique sociologique en général À quoi sert la sociologie si elle ne tient pas  compte de l’aspect pratique de la recherche et surtout de son utilité sociale (Lahir, 2005). C’est ce manque qu’entend combler cette contribution axée sur les différentes expériences vécues par les sociologues, les experts, les praticiens et les chercheurs pour dresser un état des lieux de la pratique sociologique dans notre pays. Par ailleurs, il est difficile de parvenir à une définition consensuelle de la pratique sociologique, car expliquer la sociologie à partir de sa pratique implique de prendre en compte plusieurs paramètres, parmi lesquels on trouve la méthodologie de l’enquête, qui est nécessaire à toute recherche. Il existe donc plusieurs façons de pratiquer la sociologie selon le domaine d’étude choisi, la problématique envisagée, les techniques déployées tant au niveau de la réalisation des enquêtes que de l’interprétation des résultats.

La recherche sociologique s’est spécialisée, professionnalisée, la réalisation et le traitement des enquêtes se sont perfectionnées. Il est rare qu’un sociologue puisse aujourd’hui suivre l’évolution de la recherche dans plusieurs domaines à la fois, bien au contraire, il est presque condamné à une spécialisation (Paugam, 2009).  Ainsi,  la pratique en sociologie est en constante évolution, et les méthodes préconisées par les fondateurs, apparaissent aujourd’hui peu représentatives de la diversité des approches (Dubet, 2007). Même si, le respect de certaines règles est indispensable ; mais cela ne signifie pas qu’il suffirait de les appliquer à la lettre pour devenir un bon sociologue. Cependant le rôle de praticien qu’on donne au sociologue est déterminé par sa capacité à s’engager dans des questions plus concrètes de sa société. Donc, le sociologue doit être à l’origine du questionnement sur les résultats de la recherche (Mendras, 2000), cette remise en question intervient au moment où il s’interroge sur l’utilité sociale de ses recherches.

En Algérie, bien qu’il existe un nombre important de recherches sociologiques sur plusieurs champs d’investigation ayant une relation à la réalité sociale, mais les résultats de ces recherche sont peu exploités. Ce constat est celui aussi de plusieurs chercheurs qui ont exprimé leur inquiétude quant à l’avenir de la recherche sociologique (Matouk, 2005). Une telle problématique nous invite aujourd’hui à nous interroger sur la place de la pratique sociologique dans notre société. On peut toutefois se demander, qu’en est-il de la pratique sociologique en Algérie? Comment s’exerce aujourd’hui le métier de sociologue? À quoi sert la pratique sociologique? Et quelle est son utilité sociale? Bref, nombreuses sont les questions suscitées par l’objectif de cet ouvrage, qui avait accueilli plusieurs contributions de divers horizons disciplinaires, et que nous avons regroupés dans deux parties suivante :

La première partie propose un état des lieux de la pratique sociologique en Algérie. L’objectif étant de réunir les chercheurs Algériens dans le domaine de la sociologie pour lancer un débat sur l’utilité sociale et professionnelle de la sociologie (en termes de formation sociologique et les débouchés de cette discipline). Les contributions portaient sur la nature de l’objet sociologique lui-même, qui rendait la pratique compliquée. S’interroger sur l’utilité sociale de la sociologie signifie qu’on s’interroge sur l’existence d’un besoin social de la connaissance sociologique que les différentes organisations formelles et informelles pourraient exprimer.

La valorisation des travaux sociologiques passe par la publication et la mobilisation des résultats de ses travaux pour des fins de développement socio-économique. Une question cruciale y est posée qui concerne principalement la relation des projets de recherche en sociologie avec la demande sociale et les besoins réels de la société. Le constat est là : les travaux des sociologues en Algérie ont impact timide au sein des entreprises publiques algériennes. La crise sociologique commence donc lorsque la théorie enseignée dans les classes ne corresponde pas à la réalité sociale et/ou les résultats des enquêtes sont peu exploités ou parfois ignorés par les politiques.

La deuxième partie regroupe quelques contributions sur les approches et les méthodes sociologiques. L’objectif étant de permettre  aux praticiens de la sociologie d’exposer leurs travaux empiriques, une occasion pour d’autres d’actualiser leurs connaissances méthodologiques en matière de nouvelles approches employées actuellement dans les enquêtes sociologiques. De façon plus précise, les contributions des auteurs tentent de répondre aux différentes interrogations que se posent les jeunes chercheurs en sociologie tout au long de leur recherche. Il est question de voir comment peuvent-ils tirer profit des expériences vécues par les sociologues du terrain? En se basant sur le vécu et l’expérience des doctorants, les contributions des participants ont mis l’accent sur l’importance et le défi de sociologie face à l’empirisme et la pratique de la recherche.

Cette partie contient également des textes relatifs au principe de complémentarité en méthodologie de recherche en sociologie, les auteurs ont mis l’accent sur le clivage méthodologique entre les méthodes qualitatives et quantitatives, ou plutôt ; quelle complémentarité peut-elle exister entre les analyses qualitatives et quantitatives ? De ce fait,  les méthodes mixtes ont été abordées en force, à la lumière des transformations numériques, tout en insistant sur l’apport des nouvelles TIC au développement des méthodes, le cas de la conjoncture pandémique liée au Covid-19 est un cas de figure illustratif.

Enfin, les contributions des auteurs présentées ici, dans leur pluralité académique, thématique, théorique et méthodologique, montrent en effet, que la pratique sociologique en Algérie doit répondre à une demande sociale, et ne peut en aucun cas s’abstenir des résultats de la recherche et de ses usages sociaux, compte tenu des particularités du contexte social algérien jugé peut exploiter par les chercheurs. Les textes que compte cet ouvrage collectif répondent donc à ce qui est ressenti comme un besoin, voire un manque, en termes d’études sociologiques consacrées à ce sujet.