تفصيل

  • الصفحات : 117 صفحة،
  • سنة الطباعة : 2024،
  • الغلاف : غلاف مقوى،
  • الطباعة : الأولى ،
  • لون الطباعة :أسود،
  • ردمك : 978-9931-08-841-7.

Introduction générale :

La communication représente la moelle de toute société, car cette dernière se constitue, existe et évolue dans et par l’échange de différents types de messages, transmis via divers moyens .Mais bien au-delà de la panoplie des messages et de leurs moyens de transmission, l’ultime but reste le même : le fonctionnement consensuel du sens social. Ce dernier est considéré comme opaque, c’est pour cela que l’échange de messages se double de l’effort d’interprétation. Cette activité comporte entre ses entrailles et nécessite l’intervention de plusieurs domaines : l’art divinatoire, l’interprétation des rêves, l’initiation dans les sociétés secrètes, que l’herméneutique, la philologie, la rhétorique, etc. Et encore : les débats médiatiques, la critique (art, littérature…), des exercices scolaires (commentaire, résumé…), la linguistique textuelle, l’analyse de contenu,la sémiologie et la sémiotique , etc.

La sémiologie est la science qui étudie les systèmes de signes : langues, codes, signalisations, odeurs, etc. Cette définition fait de la langue une partie de la sémiologie. La sémiologie a été conçue par F. De Saussure comme « la science qui étudie la vie des signes au sein de la vie sociale ». Le texte auquel on se réfère souvent est le suivant : « La langue est un système de signes exprimant des idées, et par là comparable à l’écriture, à l’alphabet des sourds-muets, aux rites symboliques, aux formes de politesse, aux signaux militaires, etc. elle est seulement le plus important de ces systèmes. On peut donc concevoir une science qui étudie la vie des signes au sein de la vie sociale ; elle formerait une partie de la psychologie générale ; nous la nommerons sémiologie (du grec semeiôn, « signe »). Elle nous apprendrait en quoi consistent les signes, quelles lois les régissent. Puisqu’elle n’existe pas encore, on ne peut dire ce qu’elle sera ; mais elle a droit à l’existence, sa place est déterminée d’avance. La linguistique n’est qu’une partie de cette science générale, les lois que découvrira la sémiologie seront applicables à la linguistique, et celle-ci se trouvera rattachée à un domaine bien défini dans l’ensemble des faits humains ». (C.L.G., p. 33).

Pour cette raison, ces cours visent à familiariser les étudiants avec les concepts majeurs de la sémiotique, à identifier leurs éléments, à en analyser l’interrelation et enfin à l’appliquer dans l’exercice de leur profession. Nous avons ainsi, énuméré les objectifs suivants :

  • proposer une présentation synthétique de la sémiologie des systèmes significatifs pour montrer qu’il s’agit d’une discipline constamment vivante et
  • démontrer que l’analyse sémiotique est utile et permet tout d’abord de comprendre rétrospectivement certains fondements du statut des codes linguistique et iconique dans notre société.
  • montrer que ces mêmes outils sont aussi des outils prospectivement efficaces et dynamiques pour l’étude et la recherche sur le fonctionnement de l’élaboration et de la compréhension des messages
  • éveiller l’esprit critique de l’étudiant (comme émetteur et/ou récepteur) en lui donnant conscience que les signes ne sont pas des pures répliques du monde, mais qu’ils se fabriquent et se décryptent en fonction de certaines règles ; chose qui n’est possible qu’à travers une réflexion plus théorique sur la spécificité du langage

À la même époque, l’Américain Ch. S. Peirce conçoit de même une théorie générale des signes sous le nom de sémiotique : « La logique dans son sens général est, je crois l’avoir montré, seulement un autre mot pour sémiotique, une doctrine quasi nécessaire ou formelle des signes ». En décrivant la doctrine comme quasi nécessaire ou formelle, j’ai en vue que nous observons les caractères de tels signes comme nous le pouvons et à partir de belles observations, par un processus que je ne refuse pas d’appeler abstraction, nous sommes amenés à des jugements éminemment nécessaires, relatifs à ce que doivent être les caractères des signes utilisés par l’intelligence scientifique » (In Philosophical writtings of Peirce, p. 98).

  1. De Saussure met l’accent sur la fonction sociale du signe, Peirce sur sa fonction logique. Mais les deux aspects sont en étroite corrélation et les mots sémiologie et sémiotique recouvrent aujourd’hui un même domaine. Les Européens utilisent le 1er et les Anglo-Saxons le second. Ainsi, dès le début du siècle est conçue une théorie générale des signes.

Un article journalistique, à titre d’exemple, serait donc considéré comme un jeu verbo- iconique de composantes de rang hiérarchique inférieur (qui renvoient d’ailleurs à des composants d’autres objets sémiotiques) ; Tout texte corresponderait aussi à une globalité de sens qu’il convient de décrire. A travers une lecture sémiotique, nous devons rendre compte de cette globalité et en faire apparaître la cohérence.

A travers cette synthèse de cours l’étudiant identifiera les concepts de base et pourra utiliser la sémiotique comme un outil dans l’exercice de la communication, quelle que soit la profession dans laquelle il se spécialise. On s’attend à ce que l’étudiant, à la fin de ces cours, puisse facilement décrire les éléments de la sémiotique de manière à obtenir une base solide pour la bonne exécution de ses activités professionnelles.

Elle retient tout d’abord l’attention des logiciens et lui donneront le nom de sémantique générale. Quant à la vision saussurienne ce n’est que tardivement que son programme a commencé à recevoir un début de réalisation par R. Barthes, A. J. Greimas, etc. En 1964, Barthes a rédigé un article intitulé : des Eléments de sémiologie en constatant que :

« La sémiologie restant à édifier, on conçoit qu’il ne puisse exister aucun manuel de cette méthode d’analyse ; bien plus, en raison de son caractère extensif (puisqu’elle sera la science de tous les systèmes de signes), la sémiologie ne pourra être traitée didactiquement que lorsque ces systèmes auront été reconstitués empiriquement » (R. Barthes, Eléments de sémiologie in Communication, n°4).

La sémiologie prend donc son origine dans la linguistique qui, pour de Saussure, devrait à terme être intégrée dans la science dont il donnait le programme : « étude de la vie des signes au sein de la vie sociale ». Cette discipline avait vocation à porter sur les systèmes signifiants verbaux et non verbaux et devait constituer une théorie scientifique de la signification.

En linguistique, F. De Saussure rompt avec la tradition diachronique de l’étude de la langue pour considérer dans une approche synchronique comme un système. Il oppose la langue (le modèle) à la parole (le phénomène). La langue est envisagée alors comme un ensemble de conventions dont le sujet parlant fait usage pour communiquer avec ses semblables par la parole. Il conçoit la langue comme un système autonome structuré constitué d’un ensemble de relations susceptibles d’être décrite de manière abstraite et dont les éléments n’ont aucune réalité indépendamment de leur relation à la totalité.

En étudiant la langue, Saussure fonde la méthodologie «structuraliste» qui sera appliquée par la suite à d’autres types de faits culturels et sociaux que les faits de langue. Le concept de «sémiologie» renvoie donc à toute une tradition européenne active dans le champ des sciences humaines et sociales. Et sous l’impulsion de R. Barthes (1915 -1980), la recherche en sémiologie a connu en France un développement important dès le milieu des années soixante dans le domaine des lettres. Les recherches sémiologiques relatives au cinéma ont, en particulier, connu un essor considérable avec les travaux de Ch. Metz, R. Barthes.

Barthes a notamment développé ses recherches dans deux directions : il a, d’une part, engagé dès la fin des années cinquante une analyse critique portant sur le langage de la culture de masse en considérant les représentations collectives à l’œuvre dans les pratiques sociales comme des systèmes signifiants. Il étudiera aussi la mode comme système à partir de textes parus dans la presse. En 1964, un important numéro de la revue communication contribuera à diffuser l’intérêt pour les recherches sémiologiques. Dans la préface de la revue, il écrit, en reprenant Saussure :

« Prospectivement, la sémiologie a […] pour objet tout système de signes, quelle qu’en soit la substance, quelles qu’en soient les limites : Les images, les gestes, les sons mélodiques, les objets, et les complexes de ces substances que l’on retrouve dans des rites, des protocoles ou des spectacles constituent sinon des « langages » du moins des systèmes de signification ».

Barthes a, d’autre part, œuvré à l’élargissement du champ de la linguistique à l’étude des grands types de productions textuelles : sémiotique discursive (du discours), et en particulier sémiotique narrative (du récit) :

 

« La sémiologie est peut-être appelée à s’absorber dans une translinguistique, dont la matière serait tantôt le mythe, le récit, l’article de presse, bref tous les ensembles signifiants dont la substance première est le langage articulé, tantôt les objets de notre civilisation, pour autant qu’ils sont parlés.

[…] nous espérons élargir peu à peu l’étude des communications de masse, rejoindre d’autres recherches, contribuer avec elles à développer une analyse générale de l’intelligible humain”

Le flyer et le dépliant sont deux outils de communication transgénérationnelles, qui restent très en vogue encore aujourd’hui et n’ont rien perdu de leur modernité malgré l’essor du numérique. Ils sont appréciés pour leurs côtés pratiques et synthétiques, ils attirent l’attention et donnent envie d’être lus. Pour une agence de voyage, ces deux supports seront des alliés certains dans les stratégies de communications, ce sont des procédés touristiques publicitaires qui servent à séduire d’avantage la clientèle.

Bien que les gens croient que la publicité est typiquement moderne, nous devons rappeler que celle-ci remonte à « l’Antiquité » 1 . Sa véritable innovation renvoie à la découverte de l’imprimerie qui a vu naitre ces deux supports publicitaires. Il est important aussi de noter que le but principal de la publicité dans le cas de notre étude est d’intéresser, séduire, convaincre et impliquer les co-énonciateurs (les visiteurs, et les voyageurs) de se rapprocher d’une telle agence.

De nos jours, différents types de publicité ont vu le jour, parmi eux on cite les flyers et les dépliants, ceux-ci se trouvent généralement dans de différents endroits pour promouvoir un événement ou plus particulièrement au sein des agences de tourisme et de voyage.

En consultant le dictionnaire Larousse, nous trouvons la définition suivante : «la publicitéest un secteur professionnel ayant pour but de faire connaitre un produit et d’en accroitre lavente ; message écrit ou visuel conçu à cet effet »(Dictionnaire Larousse : 343,2011).

On constate que Barthes est parmi les précurseurs du programme mis en œuvre par F. De Saussure. Il s’inscrit en continuateur de l’œuvre de celui-ci. C’est ainsi que, dans cette conception, la sémiologie apparaît comme une science qui vise à comprendre la manière dont s’élabore la signification. Ce champ d’étude concerne la totalité des productions sociales (objets de consommations, modes, rituels, etc.), en particulier celles qui sont véhiculées par les systèmes de communication de masse. Dans cette perspective, l’homme est considéré dans son environnement social et non comme un simple émetteur ou récepteur coupé du monde. Néanmoins, R. Barthes, à la différence de Saussure, réaffirme le primat de la langue et considère que la sémiologie doit être dans la dépendance de la linguistique.

La démarche représentée par les recherches de R. Barthes, qui a été nommée par certains « sémiologie de la signification », dépasse de loin une autre approche sémiologique, représentée par les travaux de G. Mounin, L. J. Prieto et E. Buyssens, appelée « sémiologie de la communication ». Effectivement, ces chercheurs limitent leurs investigations aux phénomènes qui relèvent de la « communication », qu’ils définissent comme un processus volontaire de transmission d’informations au moyen d’un système explicite de conventions (i.e. le code), tel que, par exemple : le code de la route, le code morse, le code civil, les numéros de téléphone, le code des signaux télégraphiques ou encore le code des signes des cartes topographiques:

« La sémiologie peut se définir comme l’étude des procédés de communication, i.e. des moyens utilisés pour influencer autrui et reconnus comme tels pars celui qu’on veut influencer »

On peut donc considérer que les héritiers de F. De Saussure se divisent schématiquement en deux groupes : le premier, d’orientation restrictive « sémiologie de la communication », ne s’applique qu’à analyser certains faits culturels, tandis que le second, d’orientation extensive, vise à décrire et à expliciter les phénomènes relatifs à la circulation de l’information dans les sociétés humaines. Cette dernière approche, plus souple, qui prend en considération des systèmes de conventions interprétatives ouverts, nous semble mieux à rendre compte des phénomènes de communication complexe à l’œuvre dans la communication en général, et visuelle en particulier.

Il est à constater que cette vision n’est pas propre à R. Barthes et aux chercheurs travaillant en France. Dès les années soixante, des chercheurs américains et européens d’horizons divers (sociologie, anthropologie, psychologie, etc.) qui travaillaient sur les interactions entre humains ont cherché à intégrer dans leurs recherches toutes les modalités de communications structurées, et pas seulement les actes de communication verbaux, conscients et volontaires.

On peut noter que tant l’approche de F. De Saussure que celle de Ch. S. Peirce exclut de leur champ d’études les processus de communication constitués par le simple passage de signaux entre un émetteur et un récepteur, de même que les cas qui impliquent une relation entre deux pôles de types stimulus-réponse sans éléments médiateurs (le signifié ou interprétant). Par exemple : une donnée informatique (bit), les oignons qui font couler deslarmes lorsqu’on les coupe, un bruit qui nous fait sursauter. La sémiologie et la sémiotique concernent donc l’ « univers » que l’on peut opposer à « l’univers du signal », on pourrait montrer, toutefois, que le premier repose sur le second