تفصيل
- الصفحات : 204 صفحة،
- سنة الطباعة : 2023،
- الغلاف : غلاف مقوى ،
- الطباعة : الأولى،
- لون الطباعة :أسود،
- ردمك : 978-9931-08-665-9.
Ce volume rassemble les actes du colloque national «Atelier d’écriture : espace de lecture-production, communication et créativité» qui a eu lieu les 20 et 21 juin 2022 à la faculté des lettres et des langues en collaboration avec le laboratoire DECLIC de l’université d’Oum El Bouaghi. Ce premier colloque a réuni une quarantaine d’enseignants-chercheurs et doctorants algériens, qui ont débattu de la question del’enseignement-apprentissage de l’écriture en atelier en classe de langue. Il a été organisé autour de quatre axes : Atelier d’écriture et formation des enseignants ; Atelier d’écriture et autonomie des sujets écrivants ; Atelier d’écriture et autonomie des sujets écrivants et Atelier d’écriture et technologies de communication.
Facteur indéniable de la réussite scolaire et universitaire, l’écriture se trouve actuellement au centre des préoccupations de tout un courant de la didactique des langues étrangères, influencé notamment par les apports de la génétique textuelle sur le processus rédactionnel. Tous les scripteurs qu’ils soient experts ou novices, alimentés par le sens de la perfection et du travail correct, écrivent, raturent, effacent, déchirent et reviennent souvent sur leurs écrits. À ce sujet, I. Fenoglio et S. Boucheron-Pétillon soulignent le caractère récursif du processus rédactionnel « qui loin de s’inscrire dans une continuité homogène et linéaire, zigzague entre lecture, écriture, relecture, réécriture, hésitations, décisions, bref toutes sortes de tentatives plus ou moins interrompues, plus ou moins continues » (Fenoglio & Boucheron-Pétillon, 2002 :42).
L’un des enjeux des travaux de recherches menés en didactique de la réécriture depuis une trentaine d’année est d’aider les enseignants à modifier les representations des jeunes scripteurs En effet, la réécriture questionne la représentation non transformiste du texte en mettant en valeur « le caractère dynamique intrinsèque à l’écriture » (Fenoglio & Boucheron-Pétillon, 2002 : 5), prenant ainsi le contrepied d’une conception archaïque selon laquelle « raturer, c’est rater son travail [et] réussir, c’est pouvoir rendre sa copie au premier jet, c’est travailler vite et bien » (Bucheton, 1992 : 130). C’est dans cette perspective que l’intérêt pour les ateliers d’écriture n’a cessé d’augmenter depuis les années 60, au sein de l’école mais aussi hors de ses classes (avec les deux expériences fondatrices d’E. Bing à l’Institut médico-pédagogique, 1976 et celle d’A. Roche à Aix en Provence, 1994).
L’atelier d’écriture est un espace communicatif qui permet de désinhiber l’écriture et de faciliter l’apprentissage en milieu scolaire où l’apprenant s’intègre dans une collectivité et s’investit dans son propre apprentissage « il est à la fois lieu de travail et de création » (Cuq, 2003). Selon Louviot (2012), dans l’atelier d’écriture, il ne s’agit pas seulement de se conformer à des règles, mais d’en jouer aussi. Pour le scripteur, la langue ne constitue pas une contrainte à surmonter afin d’aboutir à des objectifs pragmatiques, mais un terrain d’exploration, de tâtonnements et de réussites. Nombreux travaux menés en didactique de l’écriture ont montré que ce dispositif a des effets positifs sur le texte et sur le scripteur lui-même. (Reuter, 2002, Lafont-Terranova, 2009 ; Robet, 2012 ; Bucheton, 2014 ; Penloup & Petitjean, 2016). En effet, il permet à ceux qui en bénéficient de prendre confiance en eux-mêmes, de devenir autonomes, d’oser écrire, voire de mieux écrire et réécrire. (Niwese et Bazile, 2014).
Les participants aux ateliers développent souvent plusieurs compétences : ils lisent des textes de différents types, ils écrivent davantage, ils discutent et échangent avec les autres. Dans ce sens, Bucheton précise que « le va-et-vient entre les textes lus, le texte écrit, l’analyse rigoureuse des deux, développe de très importantes facultés d’analyse linguistiques qui peuvent favoriser chez l’apprenant des capacités à l’autoévaluation » (Bucheton, 1992 : 101). Elle ajoute que les formes d’écriture en atelier sont souvent ludiques (jeux d’assonances, anagrammes, pastiches et parodies, etc.) et répondent à un besoin particulier : « le désir d’être auteur. Un auteur amateur, peut-être, mais un auteur quand même » (Bucheton, 1992 : 172). Bien que les ateliers d’écriture aient fait leur apparition à l’école et dans les universités, qu’ils y soient recommandés comme pratiques académiques ou artistiques, peu de travaux en Algérie se sont rapportés aux modalités de leur mise en place ou au type d’interactions qui s’y produisent et aux caractéristiques des textes qui s’y écrivent.
Ce premier colloque national du laboratoire Déclic a visé donc à engager le dialogue sur les questions que posent à la didactique de l’écrit, à la génétique textuelle les écrits scolaires et universitaires en atelier, notamment son animation, les différentes phases de l’atelier, les processus de passage de la lecture à l’écriture, les outils/ les contraintes facilitant ou empêchant l’écriture, les formes de lecture, les retours (commentaires, analyses réflexives collectives) ou mode d’évaluation des productions, les enjeux personnels, sociaux de telle ou telle pratique.Bref, il a été un espace virtuel d’échanges et de partages où les visions ont été rapprochées pour mettre en marche des chantiers à finaliser.
Dre. Souad Benabbes, maitresse de conférences à l’université d’Oum El Bouaghi
Cheffe d’équipe 2, laboratoire DECLIC et présidente du colloque