تفصيل

  • الصفحات : 256 صفحة،
  • سنة الطباعة : 2021،
  • الغلاف : غلاف مقوى ،
  • الطباعة : الأولى،
  • لون الطباعة :أسود،
  • ردمك : 978-9931-08-084-8.

Il est indéniable que l’homme n’a pu atteindre la plénitude de son humanité qu’on conjuguant ses efforts, qu’en apprenant à mettre en commun les efforts épars et à canaliser l’énergie dans le cadre d’un travail concerté et préalablement défini.

Cette caractéristique, dont l’universalité fonde le propre de l’homme a, à travers les âges subi des influences des milieux dont  ce qu’ils ont de spécificités reconnues généralement appelées “culture”; cette influence confère à cette capacité de sommation des efforts un aspect  fluctuant, instable dont la manifestation concrète oscille selon le temps et l’espace. Des pans entiers d’une culture, qui quoiqu’en s’imbriquant en formant un même puzzle, sont foncièrement différents et parfois carrément opposés. Cette assertion apparemment débarrassée de toute  considération de nature à susciter un quelconque débat d’école dont l’intérêt ne se limitera pas qu’à défoncer des portes ouvertes, nous amène par contre à diriger notre préoccupation vers la démonstration en termes psychologiques à soubassements  anthropologiques des différents éléments de la corrélation entre notre façon de travailler, d’être responsable ou subordonné dans une organisation donnée et la façon de concevoir, d’appréhender l’organisation en terme de juxtaposition de postes de travail agencés dans une logistique tant matérielle que définitions de rôles et fonctions à exécuter.

La démonstration en terme anthropologique évoquée est à inscrire dans la tradition durkheimienne telle que résumait par Nadir  Marouf  lors du colloque «Quel  Avenir pour l’anthropologie en Algérie» du 22 au 24 novembre 1999 à Timimoun : «L’anthropologie est conçue comme l’étude de la société envisagée dans un but de réforme. Il s’agit donc de répondre à un besoin de réorganisation de la société».

La problématique majeure de ce livre  reprend les résultats d’une enquête effectuée lors d’une thèse de doctorat  intitulée «Répercussions de l’application des réformes économiques sur la gestion des ressources humaines en entreprises économiques algérienne» présentée à l’université d ’Oran en 2009 par l’auteur. La situation investiguée à–elle changée ? Les réformes structurelles ont-ils satisfait les attentes et permis la réalisation des objectifs ? L’Algérie est-elle sortie de la transition et s’est définitivement amarrée à l’économie de marché ou les liens à l’économie dirigée sont encore en vigueur et la maintiennent dans la logique de l’économie administrée et subventionnée par le trésor public ? Le marché a-t-il développé ses mécanismes et sa logique ou la situation n’est que discours prônant la primauté du management alors que la pratique privilégie les comportements administratifs ? Beaucoup de questions que nous aborderons en parallèle avec la préoccupation majeures qui est la réalité de la gestion des ressources  humaines en Algérie et les répercussions sur les différents acteurs et sur l’économie de façon globale.

Le travail auquel nous faisons référence  est sommairement exposé et me  renvoie   à poser en termes expurgés des pesanteurs du détail  la question de la recherche du pourquoi et du comment des comportements des responsables et des travailleurs au sein des organisations publiques de la sphère économique en période de transition. Le recours aux données de la psychologie est d’un secours  indéniable pour pouvoir démêler les dédales et  méandres du  pourquoi et à celles de l’anthropologie pour donner au volet du “comment» tout l’intérêt qui lui revient. Il est clair  que ce cloisonnement est purement d’ordre didactique et que l’usage de toutes les données du savoir susceptibles d’éclairer le sujet  est non seulement recommandé mais bel et bien une réalité à laquelle je m’efforce de m’astreindre.

Dans le cadre de la  thèse évoquée, un travail de sémantisation a été  favorisé dans le sens non pas de «désémantisation» mais une «re-sémantisation» fidèle aux constantes nationales (non pas en termes idéologiques) de peur d’un mimétisme de conceptualisation d’obédience occidentale, mais pour défricher le champ trop longtemps sacrifié sur l’autel des considérations idéologiques au détriment de la rigueur scientifique.

Ce travail revêt, sans le moindre doute,  un caractère tout particulieret interpelle aussi bien le praticien que le chercheur. On s’est trop longtemps contenté, dans bien des cas de façon inconsciente et parfois sans se donner  ni la peine ni les moyens de réfléchir à la reproduction des concepts et notions que nous admettons comme neutres et aseptisés de toute influence induisant une quelconque subordination ou de tout autre phénomène dont l’émergence est synonyme d’application inconsciente de considération étrangère à l’entreprise publique économique et au monde du travail Algérien, précaution qui nous conduit à parler d’acculturation même sommairement  et de  tirer la sonnette  d’alarme  pour  éviter de se pénaliser inconsciemment, de ne pas mettre les conditions susceptibles d’assurer l’efficacité des réformes économiques.

Pour bien  circonscrire ce rapport  communément désigné par acculturation, mais de façon sommaire, en évitant  de recourir  au raccourci de nature à altérer la portée réelle de la signification, l’acculturation dans le cadre de ce travail  est à considérer à l’aune de la  théorie  d’ IbnKhaldoun:

” Les vaincus veulent toujours imiter  le vainqueur dans ses traits distinctifs, dans ses vêtements, sa profession et toutes ses conditions d’existence et ses coutumes. La raison en est que l’âme voit toujours la perfection dans l’individu qui occupe le rang supérieur et auquel elle est subordonnée.»Muquadima P147.

La démarche qui prévaut dans la mise en place des conditions nécessaires à la réussite de l’enquête dans le cadre de ce travail se devait  d’être une démarche ayant des soubassements de  psycho ethnologie transculturelle de fait, car le problème est posé en terme de  rapport entre l’acculturation comme processus et mentalité intellectuelle, comme structure fonctionnelle de l’identité façonnée par des conjonctures et événements particuliers durant les décennies de l’indépendance. Il ne serait donc être question de se contenter de mettre en place des batteries de nature juridiques ou d’importation de schémas de solutions d’environnements étrangers à la réalité Algérienne. Dans cet ordre d’idée et pour mieux mettre en garde contre le danger de l’acculturation, je m’aligne sur R. Muchiellei, qui s’est même interrogé sur les impacts cliniques et psychopathologiques résultant de l’interaction entre le processus de l’acculturation  et la structure mentale.

Cette  précision insérée, il devient tout a fait compréhensible que  dans le cadre de cette optique, le recours à  la définition de la  “culture” comme  référence générale est à préconiser de même que la détermination la plus exacte possible de tous les éléments de nature à expliciter le sujet après inventaire le plus exhaustif possible des différents éléments en interaction à l’instar de  l’entreprise,  management,  autorité, etc.

 De ce qui précède, il apparaît clairement que le but de ce travail de recherche s’inscrit dans la logique de la méthode adoptée : inventorier,  décrire puis expliquer les différents comportements ; pour se faire, un assemblage méthodologique a été mis en œuvre  pour s’assurer les conditions de réussite.

Cette approche combinatoire, certains diront triangulaire,  se résume en l’utilisation de questionnaires spécialement établis, à l’exploitation de comptes rendus  d’observations et d’interviews ; le recours à la littérature spécialisée pour aseptiser les concepts et notions utilisées de tout équivoque a  également été préconisé.

Le découpage arbitraire de la réalité à laquelle on risque de recourir n’est pas fortuit, il répond à des critères qui tirent leur essence de la matrice   environnementale fortement imprégnée de valeurs culturelles dont l’enchevêtrement est porteur de dérives potentielles.Pour s’en préserver, le recours à la spécialisation adéquate est garant d’une démarche consciente et éclairée, l’éclectisme des  généralistes est certes indispensable mais nécessairement insuffisant ; c’est pourquoi l’obligation de faire appel à l’approche  spécifique tant au niveau de  La démarche d’investigation que des langues (langages) et références utilisées est plus que salvatrice.

En effet, en s’intéressant à l’organisation économique, synonyme d’entreprise, qu’il convient d’expliciter ultérieurement  le recours à une différenciation des niveaux de langue utilisés est à mentionner. Ces différents niveaux ont été identifiés par Bruno Lussato[1] comme étant : La Langue-objet- La Langue théorique – La Langue –outil. Il écrivit :” En résumé, les mots de la langue – objet expriment l’expérience vécue de l’entreprise et permettent d’en  classer et manipuler les éléments selon les besoins ou les objectifs; les mots de la langue théorique désignent les concepts issus de l’analyse et de la réflexion et permettent de les combiner; enfin, les mots de la langue- outil servent à décrire et mettre en œuvre les techniques et les  machines issues des concepts”.

La  mise en avant de cette précision  par les spécialistes en la matière vise à mettre en exergue l’importance de la mise en garde des incohérences, confusions et amalgames de leur usage indifférencié; l’utilisation d’un langage (niveau de langue) inadéquat peu normalisé pour la compréhension d’une situation complexe ou au contraire, faire appel à un  langage très normalisé et sophistiqué pour l’exécution d’une simple opération ou manœuvre même à des fins strictement pédagogiques peut être à la fois porteur de nuisance mais surtout inefficace ; il est donc tout à fait compréhensible que la précaution d’identification du niveau de langue utilisée par les différents partenaires revêt un caractère déterminant pour saisir avec exactitude les véritables significations et leurs implications  . Dans cet ordre d’idée H. Koontz1 (1961) tire la sonnette d’alarme et identifie le risque induit par l’utilisation sans précaution de ces trois niveaux de langues (langages); il estime que la “jungle sémantique”   est la première des causes de l’embrouillement.

Ce préambule érigé  en guise de présentation sommaire, présente les contours de la méthode envisagée et le rappel de certaines  précautions indispensables  à plus d’un titre car il met en relief la double exigence de cohérence articulée sur la visibilité épistémologique et la fluidité méthodologique car, comme il sera développé ultérieurement, la GRH s’érige en discipline autonome mais confrontée au risque d’éclatement entre les différentes disciplines, qui justement concourent de façon directe  ou indirecte à sa construction ; cette caractéristique rend les études effectuées dans le cadre de la GRH exposées à différents risques qu’il convient de s’en épargner par le fait d’en être conscient après identifications et évaluation des impacts potentiels et surtout prévisibles si un travail conscient et efficient en terme de perspectifs et de moyens est entrepris. [2]

[1] BRUNO LUSSATO1, «introduction critique aux théories d’organisation» p2O, 1977 dunod

1HAROLD KOONTZ1, The ManagemetThéory jungle, NEW YORK, McGraw Hill (1961).